Le spectacle de la machine qui produit du sens dispense l’homme de penser.
Baudrillard
Histoires d’Amazon et de boîte quantique.
(J’appelle boîte quantique la boîte noire-transparente où se montre un monstre mort-vivant)
Un observateur malicieux pourra y considérer cet intéressant phénomène de « l’ère Amazon » : l’on n’aura jamais, autant qu’aujourd’hui, conscientisé et partagé dans un tel c(h)oeur sur les réseaux sociaux, dans les médias, les cercles autorisés et tous les lieux investis de la (bien)-pensance, le sort des travailleurs de l’entrepôt, ces antiques fantômes de l’entre-peaux et de l’hante-repos.
Et l’on regarde avec l’empathie du spectateur des virtualités actualisées, de l’invisible et du muet instanciés, ces ombres floues et silencieuses du hangar-en-guerre désert et du milles-pattes volant-solitaire, du premier chargé et du dernier kilomètre ; spectres affairés de l’étuve et du frigorifié, de la route ou du quai, du phare dans la nuit et du jour férié — faire-y-est, fer-y-est —, du plus-que tardif au tôt et au taux communs ; incarnations démoméritocratiques de chair — cher de chaire — de la bonne conscience dominicale bien ordonnée ; présents du pas-encore-tout-à-fait-présentable ; produits humains des moins innovants des impensés de la caisse (qu’est-ce ?) ; objets au cube, des objets de nos objets.
Les ordinateurs sont inutiles, ils ne savent que donner des réponses.
Picasso
Il y a pire que l’esclavage. C’est d’avoir des esclaves et de les appeler « citoyens ».
Lamartine
Commentaire sur “D’âme-à- zones en Amazon (cantique d’entrepôt(e)s)”