En 1930, la masse totale d’information disponible dans le monde doublait environ tous les 30 ans.
En 1970, cette masse doublait tous les 7 ans.
En 2010, elle doublera… toutes les 11 heures.
Ces estimations de 2006 (Dr Nick Bontis, Institut for Intellectual Capital Research, 2006. IBM, Le Téraoctet Toxique), donnent le vertige.
Une certitude : la gestion de l’information est désormais LE sujet vital pour les entreprises. Comment, à ce rythme, rester vigilant et réactif à toutes les opportunités et menaces, et garder une longueur d’avance ? Comment qualifier et traiter avec pertinence ? Comment stocker et conserver ? Comment diffuser et partager ? Comment, en ces conditions de survie en milieu extrême, gérer des volumes astronomiques et constamment renouvelés de données, et les enjeux effrayants de pérennité d’utilisation et de rapidité d’échange qu’ils sous-tendent ?
Cette société de l’information est en train de changer le monde : notre économie, nos façons d’interagir, de gagner de l’argent, de produire de la richesse. Richesse et pouvoir qui, bien plus que l’argent ou pour le moins le « produit », seront désormais ceux de l’accès à l’information, au capital intellectuel, à l’expertise, à la faculté d’analyse et de conservation, et à la capacité à faire le lien ou créer la relation, quasi-instantanément, entre ce qui peut créer de la valeur : les bonnes informations, les bonnes personnes. Courtiers du savoir.
Cette révolution est en marche. Mais combien d’organisations n’y survivront pas, restant incapables de suivre le mouvement à une telle allure, et avec des puissances économiques émergentes qui mèneront la danse ? C’était déjà difficile, avant…
Je lisais un article de mars du blog innovation d’Usine Nouvelle, rapportant une intervention d’Erik Gendre-Ruel, directeur innovation Groupama, aux matins de l’innovation de l’Essec-ISIS, qui décrit le problème : « N’apprend-t-on donc jamais rien en termes de management du changement ? »
A la base, le même constat de difficulté à mener les projets de rupture en entreprises en matière d’innovation qu’il y a 10 ans avec les nouvelles technologies. Et une observation constante : « La peur des autres est votre ennemi numéro un. Si vous n’y prenez pas garde, vous vous retrouvez rapidement avec soixante couteaux plantés dans le dos, ce qui n’est pas pratique pour avancer ».
Gendre-Ruel liste les conditions de leur succès : au premier rang desquelles la nécessité sine qua non de conserver le soutien indéfectible du PDG. Et la compréhension de l’environnement et de la culture d’entreprise, la constitution d’une équipe créative et audacieuse mais bien ancrée dans la réalité interne, et la capacité à expliquer, expliquer, communiquer, encore et toujours…
In fine, cela se résume à vivre sinon dans l’ombre, pour le moins abrité sous un grand parapluie, pour être en mesure de passer le relais le plus rapidement aux opérationnels, et pouvoir conserver la vitesse (et la concentration) qui s’imposent pour parvenir à garder une position dans cette course effrénée.
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