Décider, c’est faire un unique choix, parmi x alternatives, en éliminant toutes les autres. C’est l’instant t où vous prenez un chemin précis et mettez le pied en avant pour faire le premier pas dessus.
C’est le moment crucial où vous posez une pierre à tel endroit, et pas à tel autre… pour avoir le droit de vous empresser d’aller chercher la deuxième et de décider où vous allez la mettre.
Or être « celui qui décide » est un rôle paraît-il envié : il y a toujours beaucoup de gens qui aimeraient bien décider, eux aussi.
En particulier après. Pour vous conseiller la prochaine fois de poser la pierre ici plutôt que là — elle tiendrait mieux — . Ou vous reprocher d’avoir pris tel chemin, et pas tel autre — il est plus vert — .
Au départ, ils ne sont pas toujours si nombreux : quand rien n’est encore fait, que tout est à faire, et qu’il faut mettre un pied devant l’autre. Ou laborieusement empiler les cailloux en une espèce de machin instable qui ferait fuir n’importe quel lézard amateur de vieilles pierres.
Décider, ce n’est pas juste « avoir des idées » ou « donner son avis / ses consignes » : c’est déjà le début de l’action. Quand vous faites quelque chose, cela vous donne implicitement, nécessairement, consubstantiellement, une faculté de décider. Ce que vous allez faire, et comment vous allez le faire.
Commentaire sur “Pouvoir de décider ou décider de pouvoir ?”
On est de toute façon, je pense, bien plus libre de nos actes/impacts qu’on ne le croit ou on veut bien nous le faire croire.
Beaucoup ne bougerons en effet pas par un effet de « fatalité », ils pensent que l’action est impossible, alors ne tente même pas.
En tout cas tes articles sont souvent enrichis en sagesse et sens implicites :) Très agréable à lire et bon pour la réflexion.